BIEN-ETRE ANIMAL | Routes et animaux sauvages : une étude est en cours sur notre commune et dans la Vallée de la Semois !
Comprendre l’impact des routes et chemins de fer sur les animaux de nos forêts
Les routes font partie intégrante de notre quotidien, mais elles représentent un réel danger pour la faune sauvage. De nombreux animaux doivent les traverser pour se déplacer, chercher de la nourriture ou se reproduire, ce qui les expose à des risques importants. Mais dans quelle mesure ces routes empêchent-elles les animaux de circuler ? C’est la question que se pose Pauline Wanson, étudiante à Gembloux Agro-Bio Tech, qui mène une étude sur ce sujet en collaboration avec le Parc National de la Vallée de la Semois.
Pourquoi les routes posent-elles problème ?
Aujourd’hui, la nature est confrontée à de nombreuses menaces : destruction et fragmentation des forêts, pollution, changement climatique… Parmi ces facteurs, l’aménagement du territoire, notamment la construction de routes et de voies ferrées, est l’une des principales causes du déclin de certaines espèces.
La Belgique possède l’un des réseaux routiers les plus denses d’Europe, avec près de 5 km de routes par km². Ces infrastructures ont plusieurs impacts négatifs sur la faune :
- Elles détruisent et fragmentent les habitats naturels.
- Elles provoquent de nombreuses collisions avec les animaux.
- Elles créent des barrières physiques qui réduisent les déplacements des espèces, surtout lorsqu’elles sont clôturées.
- Elles perturbent le comportement animal en raison du bruit, des lumières et du trafic, ce qui peut les effrayer ou, au contraire, les attirer vers un danger.
Ces obstacles isolent les populations animales, réduisant leur diversité génétique et compromettant leur survie. De plus, ils perturbent leurs déplacements et migrations, limitant l’accès aux ressources essentielles.
Comment réduire ces impacts ?
Pour limiter les collisions et favoriser la circulation des espèces entre les milieux naturels, plusieurs solutions existent. Par exemple, des clôtures peuvent être installées le long des routes pour guider les animaux vers des passages sécurisés, comme des tunnels ou des ponts végétalisés, appelés écoducs. Toutefois, ces aménagements restent encore trop rares et ne sont pas toujours adaptés aux différentes espèces.
Une autre piste, encore peu étudiée, consiste à observer si les animaux utilisent d’autres structures qui ne leur sont pas spécialement destinées, comme des ponts routiers, des passages souterrains ou encore des ouvertures dans des clôtures abîmées. L’objectif de cette étude est donc de déterminer dans quelle mesure ces infrastructures peuvent leur servir de passage.
Pour cela, plusieurs questions se posent :
- Quels animaux parviennent à traverser nos routes et voies ferrées ?
- À quelle fréquence et dans quelles conditions utilisent-ils ces passages ?
- Quels sont les endroits où les déplacements sont les plus limités et comment pourrait-on améliorer la situation ?
- Quels facteurs influencent leur capacité à franchir ces obstacles ?
Mieux comprendre ces aspects permettra d’identifier les zones les plus problématiques et d’envisager des solutions adaptées pour mieux préserver la faune tout en tenant compte des infrastructures existantes.
Une étude avec des capteurs photo pour la faune
Pour analyser les déplacements des animaux, des caméras sont installées à des endroits stratégiques dans le Parc National de la Vallée de la Semois, notamment à Gedinne. Ces caméras, appelées « pièges photographiques », captureront des images de la faune lorsqu’elle emprunte des structures facilitant son passage (tunnels, ponts, clôtures abîmées). L’objectif est d’évaluer leur efficacité et de mieux comprendre comment les animaux interagissent avec ces infrastructures.
Si vous apercevez l’une de ces caméras, pas d’inquiétude ! Elles sont exclusivement destinées à l’observation de la faune et respectent strictement les règles de protection des données.
Merci pour votre attention et votre soutien à ce projet ! Nous ne manquerons pas de partager les résultats de cette étude une fois qu’elle sera terminée.